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ChroniquesSport

Ce blog vise à parler de sport et plus particulièrement cyclisme et football. L'objectif est de décortiquer et analyser matchs et courses sans langue de bois et sans enfoncer de portes ouvertes.

La France tient une chance unique contre sa bête noire

Un mur se dresse devant la France       

 

On y est. L’Euro, le vrai, commence enfin pour l’équipe de France. Sans faire affront aux précédents adversaires de la France, ceux-ci faisaient presque tous figure de « victimes idéales ». L’adversaire du soir, l’Allemagne, est tout le contraire de ceux-là. Eux donnent plutôt l’impression d’un mur infranchissable. Un mur contre lequel les Bleus, encore trop bleus justement, s’étaient heurté de plein fouet en 2014. Le rêve de mondial s’était arrêté en quarts pour la France, il s’était pleinement concrétisé pour l’Allemagne.

              Malgré tout la donne semble un peu différente cette fois. Tout d’abord les Bleus semblent mieux armés qu’en 2014 pour soulever cette montagne. A l’inverse, le fameux mur allemand aborde ce match avec quelques fissures qui ne demandent qu’à être exploitées.

 

Du côté de l’Allemagne 

 

              La Mannschaft serait-elle donc un colosse aux pieds d’argiles ? Sincèrement je ne le pense pas. Au contraire, les pieds du colosse me semblent très solides. C'est le colosse-même qui est peut-être (temporairement) un peu moins imposant qu’il y a deux ans. Temporairement car pour cette rencontre les joueurs de Löw seront privés du bourreau des français d’il y a deux ans, Matts Hummels, suspendu. Même si les chances de voir le néo-munichois marquer de nouveau paraissaient réduites, sans lui la défense allemande paraît nettement moins solide et moins sûre. Moins solide tout d’abord car la charnière qu’il forme avec Jérôme Boateng est certainement la meilleure et la plus complémentaire de cet Euro. Moins sûre ensuite car le premier relanceur (quand ce n’est pas Neuer) c’est lui. Et c’est peu dire qu’il excelle dans ce domaine. Hummels est pour moi ni plus ni moins que l’arrière central le plus technique au monde et constitue à ce titre-là une denrée rare et un vrai poison pour ses adversaires. Elément précieux derrière, il l’est tout autant dans la transition offensive, phase ô combien importante.

              En plus de ça l’Allemagne compte deux blessés (pour le reste de la compétition) sur deux autres lignes du terrain. Là-encore ce ne sont pas les derniers perdreaux de l’année puisqu’on parle tout de même de Sami Kedhira au milieu de terrain et Mario Gomez en attaque. Ce dernier a d’ailleurs prouvé à quel point il était précieux pour le jeu allemand, à la fois dans la surface et en-dehors, lors du dernier match contre l’Italie. Après sa sortie sur blessure son équipe a immédiatement montré un tout autre visage, bien moins séduisant. Cette absence couplée à la méforme de Müller depuis le début de la compétition rend d’un coup la puissance de feu allemande bien moins impressionnante.

              Après, on parle de l’Allemagne, ne l’oublions pas. Ils restent pour moi les favoris du match et du tournoi. Cette équipe compte encore des joueurs tels que Neuer, Boateng, Kroos, Müller (tout à fait capable de planter sur ce match même sans être bon), Ozil, Draxler… en plus d’un collectif très bien huilé. Sur le banc Löw a également démontré à maintes reprises tout son sens tactique et nul doute qu’il donnera du fil à retordre à Deschamps. Il sera toutefois privé d’une arme importante avec son 3-5-2 expérimenté contre l’Italie car l’absence d’Hummels rend quasi impossible l’utilisation d’une défense à trois centraux.

              Définitivement l’Allemagne est prenable, mais pas à la légère.

 

Du côté français

 

              Les soucis que connaît Löw, Deschamps semble s’en être définitivement débarrassé. Après une cascade de forfaits en phase de préparation (pour raisons diverses), le sélectionneur tricolore aborde ce rendez-vous avec son effectif au complet. Aucun blessé, aucun suspendu. Et les choix se bousculent pour le sélectionneur. Derrière, doit-il reconduire le jeune Umtiti, très correct contre l’Islande, ou Rami, titulaire depuis le début mais peu rassurant contre l’Irlande puis suspendu contre l’Islande ? Aucun choix ne me paraît idéal mais l’Allemagne n’est pas l’Islande, et le manque d’expérience d’Umtiti pourrait se payer cash dans une telle rencontre. 

              La grosse question reste le milieu de terrain. Le retour de suspension de Kanté, plutôt très bon jusque-là, pose la question du retour du milieu à trois avec Pogba et Matuidi. Un milieu qui n’a par ailleurs que très moyennement fonctionné. Ou alors Deschamps peut laisser Kanté sur le banc et reconduire le même système que contre l’Islande avec ce « faux 4-2-3-1 » avec Matuidi et Pogba en milieu défensif et Sissoko en « ailier droit ». Cette solution me paraît la plus intéressante car elle a parfaitement fonctionné contre l’Islande et je ne vois donc aucune raison d’y retoucher. Par ailleurs mettre Kanté sur le banc ne veut pas dire s’en priver tout le match. Si la France connaît des difficultés dans l’entrejeu il sera toujours possible d’effectuer des changements. Premier exemple : Matuidi et/ou Pogba ne sont pas performants : Kanté peut en remplacer un poste pour poste. Classique. Deuxième exemple : Sissoko est en difficulté : Kanté peut le remplacer, ce qui s’accompagne alors d’un changement de dispositif pour l’équipe de France, avec là aussi deux options possibles. La première est le retour au bon vieux 4-3-3 cher à Deschamps où Griezmann glisserait ailier droit. La deuxième un passage en 4-4-2 avec Griezmann et Giroud en pointe, Payet en milieu offensif accompagné de Pogba qui monterait donc d’un cran, libérant ainsi la place pour Kanté aux côtés de Matuidi devant la défense. Tactique.

              Pour Deschamps ce sont donc de vrais problèmes de riches mais attention tout de même à faire les bons choix.

 

En un mot…

 

              Séville 82, Guadalajara 86, Rio 2014. Autant de déceptions et de douloureux souvenirs en Coupe du Monde pour l’équipe de France face aux Allemands. Gagner ce soir ne les effacerait sûrement pas, en particulier 82. Mais il apaiserait sans doute, un peu, les supporters de longue date de l’équipe de France (bien plus que les joueurs, hormis pour 2014).

              Cette fois la pièce change de théâtre (et non l’inverse) : ce n’est plus la Coupe du Monde mais l’Euro. Pour la France c’est même « son » Euro. Alors messieurs à vous de jouer, faites que ce classique des classiques soit une nouvelle heure de gloire pour l’équipe de France de football. Et alors là, même sans titre, cet Euro serait une réussite. Et une éventuelle victoire n’en serait que plus légitime, surtout quand il s’agit des champions du monde.

             

 

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